La loi impose son règne

La scène de la séparation surpasse l’éloquence des mots du narrateur. Toute description est inutile toute narration est insuffisante. Entre le céleste élevé et le terrestre médiocre ils sont penchés.

-« Est-ce-que c’est là que notre parcours finissent ? » implora le diable tristement. -« oui, ce carrefour est notre point de séparation. Nous devons nous plier face à la loi, chacun prendra l’un des deux chemins prescrits par la loi… » Répondit l’ange d’un ton âpre.

Les larmes aux yeux, la mort dans l’âme, chacun parte de son côté. La loi finit par imposer son règne et tranche leur chemin hors la loi. Le diable est parti vers son territoire natal, a pris le chemin qui mène loin quant à l’ange il est resté paralysé par l’inanité de la volonté.

La sensation de la chute dans l’abyme était lourde à étayer… Tuer la présence de l’autre était une forme de suicide, c’est éliminer autrement soi-même, c’est la mort du moi qui se détruit en voulant assassiner l’autre. Un sentiment de non-sens gagne les deux au même moment, ils sont simultanément consumés par un horrible vide intérieur. Vidés de leurs substances ils se sentent spectres de la non-vie, des morts-vivants dénudés de toute existence. Soudain, tout autour, cette société et ses gens, se transforment en un immense piège qui fait déguiser leurs vraies personnalités.

Cette réalité qui les entoure ne va que cacher l’idéal et recouvrir le moi véritable ; le diable ne sera plus l’héros misanthrope débauché aussi bien que l’ange ne fera plus le philanthrope révolté, ils erreront en contradiction avec leurs premiers rôles incarnés.